9.29.2005

Découvertes

Choses qui m'ont étonnée à mon arrivée:
  • Les sirènes des véhicules d'urgence
  • La sonnerie du téléphone qui fait "tululululu" ou "biiiiimp" plutôt que "driiiiiiing"
  • Oh! La rue Plumet, c'est une vraie rue? Ce n'est pas que le nom d'une rue dans Les misérables de Victor Hugo?
  • Les téléphones publics qui ne fonctionnent qu'avec des cartes
  • A Paris, des gens, il y en a partout, tout le temps
  • Les voitures sont minuscules! Ceux à l'arrière, ils font comment s'ils sont grands?
  • Comment ça, pluvieux, la Bretagne? Je n'ai pratiquement que du beau temps depuis mon arrivée :-D
  • Le grmbl de clavier azerty
  • Tous les alcools s'achètent à l'épicerie? Ils boivent sur la rue et dans les autos?
  • Euh, c'est ça, la Seine?
  • Argh! Mais il y a des Mcdos et des Quick partout! Moi qui pensait me sauver des fast-food en Europe...
  • Les ronds-points
  • Les volets ne sont pas que décoratifs, il faut les fermer à chaque soir.
  • L'absence de moustiquaires sur les fenêtres

9.22.2005

Que diable allait-elle faire dans cette galère?


Comme ça, je ne décroche pas?
Évidemment que je ne décroche pas! Idiot! Quand on part vers ailleurs, on s’attend à trouver mieux, on ne va pas chercher quelque chose de pire. On espère un peu secrètement, c'est vrai, que ce sera un peu un eldorado, que comme par magie, tout le négatif que l'on a avec soi disparaîtera. Depuis que je suis arrivée, tout ce que j’avais réussi à peu près bâtir à Québec, je sens que je l’ai totalement crissé à terre. Et, ici, c’est la galère totale : Dans un champ à 3km de toute civilisation, pratiquement pas d’accès à internet, pas de moyen de transport, une chambre trop crottée, archaïque, dans laquelle il y a même un bidet! Quand je me lève le matin et que j’ouvre le volet, je vois des vaches dans le champ d’en face. La citadine en moi a mal, là. Sans parler du fait que le Resto-U fermera dans deux semaines et que trente personnes par étage partageront deux minuscules ronds de poêle et un micro-ondes.

Et les cours, raison pour laquelle j’ai consciemment choisi ce trou perdu : alors là, j’ai vraiment l’impression de régresser. C’est de l’enseignement supérieur universitaire, ça? On nous traite comme des cégépiens fraîchement arrivés. On nous parle tranquillement, on nous montre comment fonctionne une souris d’ordi… Même GL ne nous tenait pas autant la main au département de communication à l’UL. Oui, l’encadrement possède ses avantages, j’en conviens, mais l’appel des présences tous les matins?!? Je n’ai pas subi ça depuis mon secondaire, il y a 5 ans!!! De plus, normalement, quand on est rendu dans l’enseignement supérieur, on est assez responsable pour savoir qu’on doit se présenter en classe et que si on ne le fait pas, généralement on est dans la merde? J'ai droit à une absence non-justifiée dans toute l'année scolaire. Si je dépasse, on me menace de sanctions. C'est quoi ce délire ? J’ai sincèrement l’impression d’être infantilisée. Je suis une adulte pourtant, non? À quelques exceptions près, on dirait qu’on me traite comme un quotient de fougère.

Et vous voyez ça, vous, des gens à l’université qui se lancent encore des avions de papier!?! Des étudiants qui parlent en tout temps plus fort que les enseignants, qui n’écoutent jamais pendant les exposés, qui ne prennent presque pas de notes, qui se font sortir par les profs "pour aller réfléchir dans le couloir", qui fêtent tous les soirs… . Le seul truc qu’ils ne font pas, c’est se lever pour aller à l’extérieur pendant le cours, comme on fait à l’UL. C’est évident qu’à 14 ou 28 par groupe, c’est moins discret qu’à 300.

Et il y a un taux d’obtention du D.U.T. de 100 %. Et c’est une école pas trop mal réputée? Ils ne sont pas sévères ou ce sont tous des génies?

Euh, désolée, Monsieur, madame, mais je prétends à plus/mieux adapté à mes besoins que ça.

Et je veux une voiture et internet en dehors des heures de cours!
JE VEUX RENTRER CHEZ MOI!

Heureusement qu’il y a des gens extraordinaires ici.

Français, Bretons, ne paniquez pas, ce n’est pas la France / la Bretagne que je n’aime pas, au contraire. La Bretagne, c’est bien, en touriste ou avec une voiture et un accès internet. :-P

9.20.2005

Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne
Ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons!


(suite avec trois semaines de retard)
Jeudi matin, il est tôt. Je ramasse mes trucs chez mon hôte dont je vous ai déjà parlé. 08h00, mon taxi arrive à la porte pour m’amener à la gare de Montparnasse. Dernier au revoir et c’est parti vers la Bretagne.

À la gare, une question existentielle se pose : euh, c’est lequel mon train? Comment je m’y retrouve, comment je lis mon billet? Quelques bons samaritains m’ont aidée à trouver mon chemin. Heureusement. 08h55, je monte à bord avec mes 40 kg de bagages. 09h10, ce n’était pas un sifflement comme au bon vieux temps des machines à vapeur, mais un signal sonore annonce néanmoins la fermeture des portes. C’est parti pour 3h15 de route à 300 km/h. C’est tout drôle, on ne sent pas la vitesse, c’est super stable. Pas trop confo en classe 2, mais ça va.

Changement de train à Guingamp. Ouep, OK, j’ai rien à propos du TGV…
Il ne reste qu’une demi-heure de voyage avant Lannion. Au moins, dans ce train-ci, j’ai l’occasion d’observer de jolis paysages. ☺

Terminus. Tout le monde descend, moi en dernier : je me bats un peu avec mon sac à dos et mes deux valises.

Bienvenue à Lannuon. (Eh oui, tout est écrit en bilingue ici)

Ici pas de problème pour s’y retrouver, il n’y a qu’un quai. Au bout, le moniteur d’accueil engagé par l’université de Rennes I m’attend. En gros, son boulot pour 15 jours : aider les pauvres étudiants étrangers totalement paumés qui débarquent à l’IUT.
C’est ça, rigolez, rigolez, si vous saviez, vous ririez un peu moins…

Transport jusqu’au campus. Rencontre avec la secrétaire des relations internationales. Formalités administratives à la Cité U. État des lieux, prise de possession de la chambre(j’y reviendrai dans un post ultérieur). Retour vers la gare, nous allons accueillir l’étudiante brésilienne qui étudiera dans le même département que moi. Retour à l’IUT. Après qu’elle eut déposé ses valises, nous nous dirigeons vers le Leclerc, le supermarché le plus près. Ben oui, mode camping : achat d’une assiette, d’une casserole, de quelques couverts, de verres et de denrées alimentaires pour survivre pendant le week-end.

La journée se termine tranquillement : défaire les bagages (enfin!) puis dodo.

Le lendemain, journée d’accueil officielle des étudiants étrangers. Alors là, je vous le dis, ils ont mis le paquet et ça a valu le coup. C’était fichtrement bien organisé et ça m’a permis de faire plusieurs contacts parmi les autres étrangers. ☺

Rendez-vous donné à 09h00. Pour le matin, remplissage de papiers administratifs : l’inscription à l’IUT, enregistrement pour la préfecture (j’attends toujours mon permis de séjour, d’ailleurs), etc. Puis, discours du directeur, de l’infirmière, de la bibliothécaire, du responsable sportif, pour nous faire connaître les services offerts sur le campus. J’y apprends que nous sommes 750 étudiants! Aïe! À mon école secondaire, on y comptait 2000 élèves…
Mon Dieu, faites que ce ne soit pas un Saint-Lawrence College v2.0…

Après le déjeuner, un bus nous transporte à la découverte du coin, qui est magnifique. Bon, visiter le centre de Lannion prend 10 minutes, mais ensuite, les organisateurs nous ont emmenés marcher le sentier des douaniers, sur la côte de granit rose. C’est superbe. Et j’adore l’odeur de la mer. Et le soleil. Il fait chaud et beau, au moins 30 °C. D’ailleurs, depuis 20 jours que je suis en Bretagne, la météo est plus que clémente sur Lannion. Il y a peut-être eu cinq journées au total de mauvais temps. Le prochain que j’entends dire que la région est grise et pluvieuse…

Le week-end se poursuit tranquillement. Le samedi, température élevée et soleil présent, nous allons à la plage. L’eau est autour de 20 °C. Quand je pense qu’à partir de Québec, les gens font 6h de route pour se baigner dans l’océan à 15 °C alors que j’ai roulé 10 minutes pour profiter de la mer et d’un sable fin, pas d’une horrible plage de galets comme on en voit des fois en Nouvelle-Angleterre. C’est ici que nous avons également constaté des différences culturelles : la Canadienne se garroche à l’eau en la trouvant chaude, le Breton la trouve vivifiante, la Brésilienne, la Sénégalaise et les deux Haïtiens n’osent même pas l’approcher tellement elle leur semble glacée!
N’empêche, quel plaisir, je n’aurais pas cru faire saucette dans l’océan un 3 septembre, en Bretagne! :-D C’est le sourire fendu jusqu’aux oreilles, malgré la fatigue, malgré le mal du pays (eh oui) que je me couche le soir même. Je vous ai déjà dit que j’aime la mer?

Dimanche, repos. C’est la rentrée officielle le lendemain, le lundi 5 septembre.

Suite du feuilleton : Mais que diable allait-elle faire dans cette galère?

P.-S. Petite anecdote du jour. Ce midi, alors que je profitais tranquillement du soleil avec des amis, quelqu’un me demande : « Au fait, t’es une Française qui prend l’accent canadien, c’est ça? »
Euh…

9.09.2005

Appel à tous !

Vous êtes Français? Vous connaissez des Français? Vous en connaissez qui pourraient et voudraient m’héberger pour au moins quatre semaines à compter de la mi-avril? Ils habitent dans une ville, pas trop loin des services (bus, supermarché, internet, etc.)? Il y a un média de presse écrite dans leur ville où je peux réaliser un stage?

Contactez-moi par courriel, si vous avez des offres. Ou des gens avec qui je peux en discuter.

Merci!

9.08.2005

Vive la France


Ah Paris ! Ze most romantic city in ze world. Or so they say. En tout cas, c’est joli. C’est même très beau. Enfin, ça dépend des quartiers ;-)

Après avoir récupéré l’ensemble de notre groupe à l’aéroport, vaillants jeunes choisis par l’OFQJ, notre monitrice d’accueil nous fait monter dans un bus. Ce dernier nous amène à notre centre d’hébergement pour notre première nuit française. Le CISP Kellerman est situé dans le 13e arrondissement. Dépôt de nos bagages dans nos chambres et petite collation pendant laquelle Camille, notre guide, nous décrit le programme pour le temps qu’on passera avec elle, c’est-à-dire jusqu’au lendemain midi.

Aussitôt dit, aussitôt fait, nous voilà partis dans une première promenade parisienne à pied.
Au milieu des Oh! et des Ah!, nous avons marché, découvert le fonctionnement du métro, visité le quartier du marais dans le 2e arrondissement, vu les cours intérieures de quelques hôtels particuliers, pris des bornes de plein fouet à zieuter partout sauf où nous allions.

La place des Vosges. Wow. Quand j’étais jeune, je possédais un livre Larousse sur la France. Tout d’un coup, j’ai eu l’impression de me retrouver au centre de la photo que j’avais déjà tant regardée. Sensation très étrange de : « je suis ici pour vrai, ce n’est pas le fruit de mon imagination.»

Rentrée au centre d’hébergement, mon hôte des prochains jours m’y attendait déjà pour me filer un double de la clef de son appart. Après quelques considérations techniques, je décide de déposer une partie de mes bagages tout de suite chez lui, ça fera toujours ça de moins à traîner le lendemain!

Il se faisait déjà tard et outre le repas dans l’avion (beurk) et la légère collation du début d’après-midi, je n’avais rien mangé. Mon hôte me suggère alors de découvrir de la cuisine typiquement française. Après une levée de sourcils qui renseignait pas mal sur mon degré d’interrogation, il me dit qu’il me propose le resto « Chez Papa ». Ambiance sympa, excellente compagnie, occasion de poser toutes les questions qui me passaient par la tête sans paraître trop idiote. Après tout, quoi de mieux qu’un Indien de la place pour tout expliquer? Après le repas, mon hôte, toujours aussi charmant, me raccompagne jusqu’au centre d’hébergement, en passant par les quais de la Seine, illuminés.

Ma première journée en France en fut une mémorable.

Le lendemain matin, lever tôt, 07h30. Après un petit-déjeuner, notre groupe se rassemble pour monter dans le car et apercevoir les endroits les plus connus, de façon commentée avant de nous déposer dans nos gares respectives pour quitter vers nos lieux de stage. Encore tout plein d’Oh! de Ah! et de Wow! Je n’énumérerai pas tout, vous n’avez qu’à ouvrir n’importe quel guide touristique. Dans l’après-midi, après avoir acheté mon billet de train pour quitter Paris vers la Bretagne deux jours plus tard, je me rends chez mon hôte. Non seulement est-il patient (avec toutes mes questions…), sympa et galant, il est vraiment attentionné. Il a pensé à moi qui vivais sans le net depuis 3 jours : un câble réseau m’attendait pour que je puisse brancher mon précieux ordi portable à sa connexion internet. Vous pensez que j’ai fait quoi du reste de mon pm? ;-)

En soirée, comme je me disais justement qu’il était idiot d’être à Paris et de ne pas en profiter, voilà mon hôte qui rentre du travail. Illico, il propose de venir avec moi dans ma promenade. Je lui montre le plan « découverte » que ma meilleure amie m’a suggéré et qu’il accepte de suivre de bon cœur. Encore une fois, Paris, le soir, c’est magnifique. Au menu, Trocadéro, tour Eiffel, Champs-de-Mars, place de l’Étoile, Champs-Élysées, place de la Concorde, île de la Cité et île Saint-Louis, cathédrale Notre-Dame, quartiers Saint-Michel et Saint-Germain-des-Prés.

Une autre très belle journée, quoi ☺

Troisième et dernier jour parisien : J’ai vadrouillé, toute seule, toute la journée, comme une grande après avoir réalisé deux opérations essentielles, manger des croissants et me procurer un téléphone portable. Ensuite, à peu près le même programme que la veille, à la différence que c’était dans le jour et que j’ai encore plus flâné, notamment au jardin des Tuileries et que j’ai assisté à l’office des vêpres à la cathédrale Notre-Dame. C’était spécial de penser que depuis plusieurs centaines d’années, le même rituel avait lieu : seule déception, ce n’était pas en latin! En cette dernière journée, j’ai aussi fait une vraie touriste de moi et j’ai monté jusqu’au 2e étage de la tour Eiffel à pied. Même pas dur! Et superbe vue sur Paris, au coucher du soleil. En prime, j’ai traîné assez longtemps au Trocadéro pour les illuminations de la tour scintiller entre 21h et 21h10. C’est kitsch, mais ça fait son effet. Suis rentrée immédiatement après, le lendemain matin, je devais prendre mon train à Paris-Montparnasse pour Lannion.

More coming up next, stay tuned.

9.07.2005

Fin du silence radio.



Oui, fin du silence radio. Non seulement suis-je arrivée en France, mais les cours ont commencé à Lannion. J’ai de nouveau accès à Internet. Rassurez-vous, je n’ai pas grafigné de murs encore… de justesse, faut dire, hein.

Comme je n’ai pas trop envie de poster des (trop gros) pavés, mon périple jusqu’à maintenant en plusieurs étapes.

Que raconter en premier?
Par la frénésie du prédépart. Je n’ai pas vu ma dernière semaine au Québec passer. Petite fête chez moi, sorties avec des amis, préparations de bagages, soirées chez d’autres amis, test de valises (ben oui! Il ne fallait pas dépasser les 40 kg), resto avec mes parents, mon frère et sa copine. Tout ça, c’était vraiment trippant. Faisait juste un petit peu mal au cœur, je me disais : c’est la dernière fois avant que…

Dimanche soir. Repas chez moi. Maman, papa, grand-maman. Poisson au menu. Miam. Crispée au peu sur mon côté. Voyez, c’était la dernière cène. Ensuite, vers 19h30, tous en voiture : direction aéroport international Jean-Lesage de Québec. Ma meilleure amie s’est jointe à notre quatuor. Scan des bagages enregistrés, récupération du billet d’avion, enregistrement. Tout se passe bien. Ça me stresse, j’ai chaud. Et ce n’est même pas moi qui traîne mes valises! On monte enfin à la salle d’attente, mon frère vient nous rejoindre et plus tard, sa copine. Plus les minutes s’égrènent, plus les sourires et les rires sont crispés. Non, non, ne dites pas le contraire. Je l’ai bien senti.

Heure de passer dans la salle d’embarquement. Dernier adieu. Dernières étreintes. Les yeux pleins d’eau. Non, ce n’est pas vrai, je ne vais pas pleurer, je suis grande, je suis forte, je suis capable, je suis contente (euh…) d’y aller.

Quelques minutes et blagues (si si, je vous assure) avec les agents de sécurité, je suis on my own, dans la salle de débarquement. JE NE VEUX PAS PARTIR!!!! SORTEZ-MOI D’ICI!!! RAMENEZ-MOI AVEC VOUS!!! VOUS ME MANQUEZ DÉJÀ!

Alors là, le déluge jusqu’à Paris, enfin presque.
Assez pour que j’ai pensé fournir en eau le tiers-monde
Sèche tes pleurs, sèche tes pleurs.

Arrivée à Paris, finalement, après 5h45 de jambes coincées, parce que chez Air Transat, on économise l’espace. Complètement assommée par le vol, je n’ai pas réalisé sur le coup que je marchais sur le sol européen. Entrée au T3, récupération de bagages, passage à la douane.

Alors là, plus besoin d’immunité diplomatique en France, suffit que vous soyez Canadienne. Le jeune douanier, ne m’a jamais demandé les questions habituelles : Que venez-vous faire en France? Combien de temps allez-vous rester? Que venez-vous y faire? Avez-vous quelque chose à déclarer? Il a ouvert mon passeport, vu mon visa et a dit, en tamponnant : « Ah c’est super que vous veniez ici! Bon séjour! »

Euh, c’est tout? Hé ben…

De l’autre côté des portes, rencontre avec la guide d’accueil de l’OFQJ, Camille.

Plus de détails et suite des nouvelles un peu plus tard.
Stay tuned.